L'été passé nous célébrions en famille les 70 ans de mon père dans le refuge de la Tour d'Anzeindaz. A table, parmi les nombreuses discussions, Véronique, la femme de mon cousin m'interpelle sur l'opportunité de réaliser un pain avec les noix que la famille récolte chaque année dans le jardin de la ferme. 

Spontanément, je réponds que l'idée est intéressante, mais dans ma tête, je m'imagine ma tante et Véronique casser les rares noix du domaine à déguster dans le panier domestique. Elle ne s'imagine sans doute pas la quantité nécessaire pour boulanger près de 300 pains de 750 grammes. Je dégage donc en corner de peur de la froisser. 

Elle insiste néanmoins en m'affirmant qu'elles sont excellentes et de bonne tenue. Je réalise donc un calcul très approximatif dans ma tête et l'informe qu'il en faudrait malheureusement quelque vingt kilos... Ce à quoi elle répond..."Ah ben ca nous en laissera la moitié pour faire de l'huile".

J'ai de grands yeux, mais là... c'était un sérieux écarquillement

Comprenant ma surprise et satisfaite de remettre le boulanger à sa place, elle enchaine en m'expliquant l'origine des noyers que je ne connaissais point. Mon oncle et ma tante auraient planté un noyer pour "marquer" la naissance de chacun de mes cousins (3). Les arbres ont donc aujourd'hui entre 40 et 50 ans et donnent pas loin de 40 kilos de noix décortiquées chaque année. Celles-ci sont ouvertes au couteau par toute la famille autour de la table de la salle à manger lors de plusieurs après-midi. Il me sera malheureusement impossible de vous faire gouter ces noix hors du pain... et de toute façon, je suis bien trop biaisé dans mon analyse pour vous les décrire objectivement... Vous devinez néanmoins ce que j'en pense... :):):)

Offertes à 11.- le kilo (le prix que le moulin d'Yverdon semble donner pour en faire de l'huile...), il me fallait trouver le complément idéal. Et c'est naturellement vers la Ferme des Terres Rouges que je me suis tourné. Je vous en parlerai plus amplement lors d'une prochaine recette, alors je ne vais pas m'étendre ici sur la famille Thubert-Richardet.

Je me permets néanmoins de souligner que toute la récolte de cette ferme, située à Chevressy sur la même commune de Pomy, est moissonnée par les batteuses... de mes cousins.